Maladie bacterienne qui atteint mes coraux
Hello,
Bon, j'ai un peu le temps pour écrire en ce moment, alors je vais me lancer dans le récit de cette bien malheureuse aventure qui me touche depuis quelque temps!
Le 400l subit depuis plusieurs mois une maladie bactérienne (ou microbienne ou virale) qui touche mes coraux un à un. C'est une véritable plaie, je perds un à un mes plus beaux coraux, des pièces âgées de plusieurs années, sans pouvoir rien y faire. En effet, cette propagation ne peut être stoppée, car, bactéries virus ou microbe, les agents infectieux sont partout, dans l'eau, dans les pierres, dans les coraux eux même, et même si je mettais un UV, même si je changeais toute mon eau, cela ne servirait je pense à rien.
Cela a commencé il y a un an. Je n'ai fait la relation entre toutes les pertes que très récemment, en me rendant compte que les symptômes étaient systématiques, à chaque perte...
Le contaminant, je pense, est un gros Euphyllia paraancora que j'avais acheté et introduit l'été dernier. Il était arrivé en VPC partiellement hors de l'eau, car son double sac s'était percé et l'eau s'était répandue dans le sac extérieur, laissant le corail entre air et eau... Je l'avais quand même mis dans le bac, mais dès le lendemain, une gelée brune avait commencé à le gagner, et je l'avais perdu en une semaine.
Puis, plus rien pendant quelques mois, puis en novembre, j'ai commencé à voir se dégrader mon magnifique Catalaphyllia jardinei jaune, que j'avais depuis plus de trois ans. Le manteau s'était progressivement décollé. J'ai tout de suite pensé à la maladie décrite par Eric Bornemann, touchant les Catalaphyllia. Cette maladie est bactérienne, assez répandue chez certains exportateurs d'Asie du Sud Est, et le symptôme principal est ce décollement du manteau des coraux. J'ai essayé de trouver le traitement, j'etais tombée sur un article de Julian Sprung qui parlait de cette maladie et disait qu'elle pouvait être soignée par son produit ReVive. Il parlait aussi du Melafix d'API qui pouvait avoir les mêmes vertus. J'en avais à la maison, j'ai fait plusieurs bains, cela a stabilisé l'état du corail, mais j'ai fini par quand même le perdre après plusieurs rechutes. Il avait mis trois mois à mourir.
Ensuite, cet hiver, j'ai perdu ma Cynarina lacrymalis rouge, et mon gros "buisson" de Blastomussa merletti rouges: mêmes symptômes, corail qui va très bien, qui est dans le bac depuis plusieurs années, et tout à coup il reste un peu fermé pendant quelques jours, alors on lui cherche un nouvel emplacement en se disant que peut être il ne trouve pas ce qu'il lui convient, puis progressivement, on se rend compte qu'il ne se rouvre pas malgré les changements de place, les chairs semblent "fondre", il maigrit, puis découvre des parties de squelette, puis fini par mourir très progressivement, sur plus de deux mois de temps... Je n'ai pas fait le rapprochement avec l'épisode du Catalaphyllia à ce moment, alors je n'ai pas fait de bain de Melafix.
Puis, un mois plus tard, j'ai perdu en quelques semaines mon Lobophyllia hemprichii rouge. Puis, il y a trois mois, mon plus vieux Fungia, de plus de 5 ans, s'est mis à être tout maigre subitement, puis à nécroser très lentement. Il est mort en deux mois lui aussi, toujours par perte très progressive de tissus, et refus de prendre toute nourriture pour essayer de le retaper.
En avril, j'ai subitement perdu en une dizaine de jours le premier SPS de la série: mon gros Stylophora pistillata de plus de 25 cm de diamètre (arrivé sous forme d'une branchette il y a 4 ans et demi). Il avait fermé ses polypes, puis subitement nécrosé, une RTN très rapide et totale, sur 10 jours. Même les boutures faites pour essayer de sauver la souche n'ont pas tenu.
J'ai ensuite perdu la pièce de Blastomussa wellsi rouges, elle aussi, plusieurs années dans le bac, puis amaigrissement nécrose progressive... toujours pareil.
Au même moment, un nouveau Catalaphyllia commençait à faire la tête. Je l'ai immédiatement mis dans des bains de Melafix, chaque jour pendant 4 jours. Je l'ai sauvé (pour le moment? jusqu'à une prochaine rechute? cela fait trois mois qu'il est en bonne forme, même si ses tentacules, brulés en quelques jours par la maladie, n'ont pas encore repoussé)
Il y a un mois, j'ai perdu mon superbe Heliofungia actiniformis, 20cm de diamètre quand il était bien gonflé, mort en 10 jours de gelée brune galopante, malgré les bains de Melafix chaque jour.
Tout dernièrement, c'est ma Scolymia qui était en super forme et avait totalement repoussé tout son tissu (elle s'était fait au trois quart manger par un Acreichthys tomentosus il y a quelques années, et avait mis plus de deux ans à refaire entièrement toute sa couronne de tissu, et à refaire une bouche centrale) qui a subitement dépéri et est en train de finir de "fondre".
Egalement, je viens de perdre en quelques jours, très subitement, le second SPS touché par cette contagion: il s'agit de mon énorme Acropora formosa violet, qui faisait 40 cm de haut (il allait su sol à la surface du bac) et 30 de ramifications en largeur, qui vient de quasiment entièrement blanchir. Je ne viens de sauver que quelques boutures, en espérant qu'elles ne blanchissent pas à leur tour. Cela faisait 5 ans qu'il poussait, ça avait été une des premières boutures qu'on m'avait offert, une branchette de 5 cm qui était devenu ce magnifique "arbre" qui faisait la joie de mes poissons qui s'y cachait comme dans la nature.
Je suis écœurée. Je ne sais pas quoi faire, j'ai limite plus envie de continuer, et de transformer mon bac en FO! J'en ai vraiment marre de voir des animaux qu'on bichonne patiemment sur des années mourir en quelques jours, sans qu'on puisse rien y faire! Des années de croissance, tout ça pour ça! Et je ne supporte plus l'idée de racheter des animaux, tout ça pour qu'ils subissent le même sort quelques années plus tard.
Je sais que dans la nature, les coraux subissent la prédation animale, les destructions naturelles ou humaines... mais tout de même, je me sens très coupable de voir ses animaux mourir sans rien faire.
Je commence à me demander si les biopellets ne seraient pas sinon coupables, au moins complices de cette maladie. Je me dis que la prolifération bactérienne est peut être largement encouragée par les biopellets, y compris les bactéries pathogènes. Ou peut être que cette maladie vient d'un organisme qui se nourrirait en partie de cette prolifération bactérienne? En tout cas, la maladie a commencé, si je vise juste, en luillet 2010, et cela faisait un mois que j'avais commencé les biopellets. Si le contaminant a été apporté par l'Euphyllia malade, puis encouragé par la prolifération bactérienne due aux biopellets, on pourrait y voir un terrain très favorable pour le développement de cette maladie.
J'aimerai essayer d'arrêter les biopellets rapidement, pour voir si la maladie continue, mais j'ai peur de casser l'équilibre biologique du bac. Si je suis le protocole, je devrais attendre que les biopellets fondent progressivement, sans en rajouter, pour que la source d'aliment des bactéries se tarisse très lentement.
De plus, chez moi, j'ai l'impression que les biopellets, au bout d'un moment, se sont mis à "agir" bizarrement. J’ai depuis le début énormément d’éponges, de sycons, de filtreurs divers qui se sont développées, partout : dans le bac, dans les surverses, dans les tuyaux, les réacteurs, même dans l’écumeur ! Je dois laver très souvent l’intérieur de l’écumeur, et même le rotor de la pompe, qui sont envahi très vite de couches épaisses (1 à 2 mm d’épaisseur tout de même !) et gluantes de films bactériens. Je pense que tout cela entrave le bon fonctionnement de mon matériel. En outre, je dois sans cesse rajouter des biopellets, car elles fondent à vu d’oeil, je dois rajouter ¼ de litres au moins tous les mois pour maintenir le niveau. Je n’ai jamais entendu de retour d’expérience avec une telle fonte, et je me demande comment les bactéries du bac peuvent « manger » autant ! Pourtant, les sticks sont en mouvement très intense, comme préconisé (normalement, c’est quand elles stagnent trop qu’elles fondent le plus vite).
Ce qui m’énerve le plus, c’est qu’interviennent encore des paramètres et des organismes que nous ne pouvons pas contrôler, ni mesurer, en temps que simple aquariophiles. J’ai l‘impression que toutes ces méthodes que nous mettons en place sont trop dangereuses car non quantifiables et non mesurables. Ne faudrait-il pas laisser tout cela aux seules personnes capables de tenir un contrôle précis de ce genre de paramètre (donc les études scientifiques en laboratoire, et rien d’autre) ?
Chaque bac étant un écosystème unique, et remplis d’une multitude d’organismes « incontrôlables », comment se fier aux résultats d’une méthode sortie de labo, mais ne prenant en compte dans son étude que les paramètres d’un bac donné, celui sur lequel a été réalisée l’étude en question ?
Enfin, bon, cela ne résout pas mon problème, et d’ailleurs, je ne sais comment le résoudre, je suis dans la passivité la plus totale car je n’ai aucune idée des mesures à prendre pour essayer d’éradiquer cette contagion.
Je vais finir en Fish Only si ça continue comme ça, car au moins, mes poissons vont, eux, super bien…
Amicalement,
Sabine
PS: Histoire de se faire bien mal au coeur, voici le dernier disparu en date, mon "arbre" Acropora formosa, RTN en trois jours:
et sans oublier tous mes coraux préférés disparus en a peine un an, alors que cela faisait, pour la plupart, des années que je les bichonnais:
la Cynarina lacrymalis que j'adorais
Mon hyper rare Catalaphyllia jaune à pointes violettes
Le Lobophyllia hemprichii
La Blastomussa merletti rouge
Mon plus vieux Fungia
La scolymia vitiensis (photo du mois de mai, quand elle était encore au top, après s'être entièrement refaite... maintenant, ce n'est plus qu'un squelette avec quelques morceaux de chairs eparses)
Et mon achat le plus récent, l'Heliofungia, qui se portait super bien et devenait enorme
et voici le bac à ce jour donc:
et le refuge oùpar bonheur les coraux et l'anémone se portent très bien pour le moment: