Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Animaux du récif... Trop, c'est pas assez!
17 janvier 2011

Les départs 2010, triste sujet

Hello,

Mon antennaire est mort, un mois après son arrivée. J'étais si triste, j'ai eu vraiment de la peine a en parler.
Tout allait bien, il mangeait de très bon appétit, puis un jour je l'ai trouvé gonflé. C'etait le jour où je devais le nourrir, donc j'ai reculé le repas, pour être sûre qu'il n'avait pas de problème qu'une digestion supplémentaire aurait aggravé.
Le lendemain, il était encore plus gonflé, mais ça allait comportement normal. Le surlendemain, il etait gonflé comme une outre, et n'arrivait plus à maintenir sa position, il remontait sans cesse vers la surface, et se tenait la queue en l'air. Il est mort plus tard cette journée là.
Je l'ai ouvert, pour en savoir plus, je ne savais pas si c'etait des choses qu'il avait mangé dans le refuge, qui aurait pu lui faire une indigestion ou autre chose, je voulais en savoir plus. L'estomac et l'intestin étaient vides, mais par contre, j'ai trouvé les gonades démesurément gonflées. C'est en parlant avec des gens qui s'y connaissent en anatomie qu'ils ont pointé ce défaut. Je ne sais pas pourquoi les ovaires (c'était une femelle) étaient si gonflés, et pourquoi cela a causé sa mort. Mais je suis vraiment triste d'avoir perdu ce poisson, je m'étais tellement investie en temps pour tout connaitre de ces animaux avant d'en avoir un, pour être sûre de bien le traiter, j'étais si contente d'avoir enfin trouvé un petit spécimen qui mangeait du congelé sans souci, cela m'a vraiment peiné. Je n'en reprendrais pas, ces poissons sont trop fragiles je pense pour bien supporter les transports et la modification de leur alimentation naturelle, je ne veux plus contribuer à leur capture.

Cela m'a fait réfléchir aux pertes que j'ai eu cette année dans les bacs, une année assez triste en fait, car beaucoup d'animaux arrivés en mauvaise conditions n'ont pas survecu, et j'ai eu quelques pertes d'anciens pensionnaires aussi.

Je veux faire un bilan, car je pense qu'il faut être lucide sur ce que l'on prend comme part de responsabilité dans le commerce des animaux, et ne pas toujours se dire que tout va bien chez soi.

- fin 2009: achat de deux Gramma loreto: l'un a tué l'autre, au bout d'une semaine. Ils sont sensés former des couples car ils sont hermatphrodites, mais le temps que la séparation des sexes se fasse la lutte a dû être trop rude pour le plus faible.

- mars 2010: disparition d'un de mes Amblyeleotris guttata, après quasiment trois ans dans le bac. Acheté vers les 5cm, je ne connais pas bien leur longévité.

- vers la même période, mort de mon plus petit anthias, retrouvé coincé dans une alvéole de grille optique. Deux ans dans le bac. Mort de mon Gobiodon histrio, qui était mon premier poisson, arrivé en juin 2006.

- juin, bataille très intense entre mes deux Gobiodon okinawae dans le nano (ils vivaient pourtant ensemble depuis 6 mois environ), qui a duré plusieurs heures. Ils en sortent très amochés, et le plus faible des deux a disparu dans les 48h.

- entre mai et juillet, nécrose et mort de ma Muriceopsis flavida, qui se faisait tout le temps grignoter par les chirurgiens

- juillet 2010: disparition de mon mâle mandarin. Aucune trace de lui. Deux ans dans le bac, acheté sub-adulte.

- reception de deux commandes VPC qui vont se révéler assez catastrophiques: LPS arrivés dans des sacs percés, donc à moitié à l'air, un gros Euphyllia parancora ne passera pas la semaine. Un crabe Stenorhynchus seticornis n'a vécu qu'une semaine également. Un poisson rare, Eurypegasus draconis, arrivé très affaibli et creux, est mort quelques heures après son acclim. Recpetion d'un Diademichtys lineatus, qui s'est bien et vite acclimaté à la nourriture inerte, mais qui va pourtant mourir trois semaines après son arrivée, d'un gros abcès ou blessure à la bouche, qui lui a empeché de se nourrir pendant plusieurs jours.

- entre mai et aout, mort de mes 2 Trimma cana et de mes 2 Eviota pellucida dans le nano: achetés en avril 2009, ils ont vécu leur espérance de vie naturelle qui se situe entre 12 et 18 mois, donc, c'est la vie, mais c'est triste, on s'attache à ces petites bêtes et leur vie est bien trop courte!

- fin septembre, mésaventures avec des nouveaux animaux arrivés en VPC: un Doryrhamphus excisus et deux Corythoichthys intestinalis morts en deux jours, un Trimma caesiura sur les deux qui disparait en quelques jours, une Periclimenes brevicarpalis et une Leander plumosus qui n'ont pas tenu 24h (sans doute prédation des thors), quatre thors immédiatement bouffées par les Alpheus randalli dans le nano, bref, une catastrophe. Ces animaux de petite taille et de faible constitution ne resistent vraiment que très mal aux transports VPC... mais comment en avoir dans la région, alors qu'il n'y a jamais rien de ce genre de disponible.

- octobre, ma femelle mandarin décède d'une rétention d'oeufs semble t-il, elle etait démesurément gonflée, et ne pouvait pondre depuis la mort de son mâle, alors qu'elle pondait avant quasiment chaque jour.

- décembre, l'antennaire ne survit pas plus d'un mois, cause de la mort: ovaires démesurément gonflés, cause inconnue.

- le second Trimma caesiura qui me restait a disparu à mon retour des vacances de noël.

Egalement, dans l'année disparition d'un crabe Mythrax que je nourrissais pourtant spécifiquement avec des nori, au bout de 6 mois de bac. Disparition de deux lysmata amboinensis, de deux ans environ de bac. Disparition de mes deux oursins dollars, morts à 6 mois d'écart, après deux ans 1/2 dans le bac.

J'ajouterai que janvier s'annonce mal: mon Gobiodon histrio qui était là depuis 6 mois vient subitement de disparaitre, et depuis hier, mon labre Macropharyngodon ornatus, qui était là depuis un an et demi, manque à l'appel. Il est nul part, et je ne sais pas ce qui a pu lui arriver. Il était arrivé adulte dans le bac, mais je n'ai aucune idée de son espérance de vie. Cela me parait tout de même court, à moins qu'il ait eu déjà plusieurs années avant d'arriver chez moi.

Mon Amblygobius rainfordi ne va sans doute pas vivre encore très longtemps, il est sur le déclin: amaigrissement du haut du corps, couleurs ternes, activité réduite, l'âge se fait sans doute sentir, pour ce petit gobie. Cela fait trois ans qu'il est chez moi.

voilà, c'est pas glorieux... Après ces mesaventures, je me suis définitivement décidée à ne plus commander d'espèce fragile type Antennaire, Corythoichthys, Periclimenes... qui ont très peu de chance de survie en captivité, les conditions de transport et l'alimentation que nous leur offrons les met trop en péril.

Certains animaux aussi sont arrivés en fin de vie naturelle, mais c'est toujours une grande peine de les perdre!

amic,
sabine



Publicité
Publicité
Commentaires
R
Salut.<br /> <br /> Que dire à la lecture de ce triste poste... Qu'en te connaissant, ces séries de pertes ne sont pas de ton fait. Je sais avec quel soin tu entretiens tes bacs.Je comprends ton ressenti car pour moi aussi chaque perte est une remise en question profonde de mon activité aquariophile. Nous hébergeons des animaux avec lesquels nous finissons par nous sentir très proche et au fil du temps nous finissons par entretenir une relation affectueuse avec eux. Toute perte par notre propre faute me rend moi aussi bouleversé de remords. Et puis la vie continue. Combien ont finalement été sauvés de la prédation naturelle? D'autres succès sont au bout du chemin. Qui aurait parié il y a 20 ans que nous ferions pousser du corail en aquarium et même faire des boutures? Qui aurait parié que nous pourrions reproduire des poissons marins? Oui mais cela a été rendu possible au prix de nombreux échecs et nombreuses pertes. Sans faire d'anthropomorphisme ni comparer notre activité "futile" à de la science, comment ne pas appréhender les progrès de la médecine par exemple sans imaginer les souffrances et le prix payé pour vivre aujourd'hui plus de 3 fois plus longtemps qu'au moyen-âge...<br /> Alors oui l'aquariophilie me dérange moi-même lorsqu'il s'agit de celle que pratiquent 90% d'entre nous (certainement moins en eau de mer): une pratique dictée par la consommation crétine sans aucun but de compréhension, simplement ornementale, celle que je constate lorsque je me rends dans des grandes chaines animalières. Celle-là m'insupporte. Combien d'animaux périssent chaque jour de cette pratique. Heureusement certains deviennent spécialistes, éleveurs etc.<br /> Si je devais faire un bilan, je dirai que ce qui m'angoisse le plus est finalement le nombre de pertes entre le prélèvement et l'arrivée dans nos bacs, ainsi que tous ces animaux hébergés à tort et à travers, en dépit ou à cause de conseils mercantiles (comment peut-on encore proposer un astronotus ocellatus à la vente lorsque l'on sait que peu de ceux qui l'achètent ont un bac adéquat par exemple). Il m'est arrivé de refuser des ventes lorsque les acheteurs ne garantissaient pas le bien-être et la survie de mes reproductions.<br /> Une question mérite d'être posée: les animaux rares le sont-ils car inadaptés à nos bacs? Une chose est certaine, encore une fois nous manquons certainement de connaissances mais ce n'est pas en ne faisant rien que nous saurons.<br /> <br /> Par contre tu ne fais qu'un bilan négatif de ton action! Où est le succès que tu récoltes dans la pousse de tes coraux, ta contribution photographique à la connaissance de nos animaux préférés, et le fait que la diffusion de coraux a permis:<br /> .de prélever moins en milieu naturel<br /> .de comprendre la vie symbiotique des coraux, leur apport à l'écosystème, la possibilité de bouturer et de reconstruire de véritables barrières grâce à ces connaissances.<br /> . Peut-être un jour de réintroduire des spécimens en milieu naturel.<br /> <br /> Les plongeurs peuvent nous railler! La plupart n'ont que peu de connaissances sur les animaux observés, ne savent pas reconnaitre une parade ou une ponte, n'ont pas conscience de la fragilité du milieu qu'ils pénètrent, cassant des branches ou impactant sur ce milieu.<br /> <br /> Voilà. Je sais que ces quelques mots et ma philosophie à deux balles n'effaceront pas une douleur que je ressens moi aussi lorsque cela arrive. Simplement je crois que tu n'as pas rougir car tu fais partie de ces gens trop peu nombreux qui approchent notre passion en cherchant la perfection, ce qui est loin d'être le cas de tous. Nous avons une éthique. Si nous apportions tous autant, nos connaissances seraient plus que décuplées aujourd'hui (on ne saurait peut-être meêm plus quoi faire de toutes nos reproductions...On peut rêver...).<br /> En espèrant t'avoir remonté un peu le moral.<br /> <br /> Bises.<br /> <br /> Robin
Répondre
Animaux du récif... Trop, c'est pas assez!
  • Auteure en aquariophilie et photographe professionnelle, je vous présente le quotidien de mes pensionnaires marins, mais aussi des news sur le monde récifal en général: biologie, écologie du récif, science et pédagogie.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Animaux du récif... Trop, c'est pas assez!
Newsletter
Publicité